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Les épillets, les trouble-fêtes de l’été

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Un épillet, qu’est-ce que c’est ?

Au printemps, en automne mais surtout en été, votre chien peut être confronté au danger de l’épillet. De quoi s’agit-il ?

On appelle épillets ces petits épis issus des graminées arrivées à maturité. Ce sont en fait les graines. Selon les régions il est aussi appelé « voyageur », « espigaou » ou « fol avoine ».

Ils présentent trois caractères principaux à l’origine de leur dangerosité :

  • Ils sont “collants” et de ce fait, ils s’accrochent aussi bien sur les vêtements, que dans le poil des animaux.
  • Ils sont rigides et pointus : et peuvent donc se “piquer” facilement, comme une petite flèche.
  • Enfin, ils ne peuvent progresser que dans le sens de leur pointe car ils s’ouvrent en éventail dans le mouvement inverse, rendant alors impossible toute marche arrière.

Pour ces raisons, l’épillet peut s’accrocher à votre animal et pénétrer dans les tissus ou il migrera … et tous les efforts que votre petit compagnon déploiera pour tenter de les enlever seront bien souvent vains et ne feront qu’aggraver le problème.

Où les trouve-t-on ?

Les épillets se trouvent partout où poussent des graminées sauvages.
Ainsi, on les rencontrera le plus souvent dans les zones herbeuses, parmi les hautes herbes des bas-côtés ou les prés. Regardez bien sur les bords du boulevard nature …

Mais malheureusement, cette localisation n’est pas exclusive. Baissez les yeux le long des murs de notre ville, sur les trottoirs ! Les images ci-dessus ont été prises début juin en centre-ville du Mans. On y trouve un beau bouquet, à différents stades d’évolution, déjà prêt à envahir le nez ou les yeux de votre compagnon s’il vient renifler lors de sa balade.

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Un simple coup de vent, et voyez ce que devient le trottoir. Il s’agit de la même rue à 2 jours d’écart :

Enfin, il convient aussi d’être attentif à la maison. Il y a fort à parier que les parties non tondues du jardin en recèlent :

Epillet jardin

Quand sont-ils plus fréquents ?

L’été est la période la plus à risque. Les herbes ont poussé, les graminées sont à maturité et tout est sec. De plus, par écologie, les déchets de tonte et de fauchage sont maintenant souvent laissés sur place.

C’est donc classiquement durant la période estivale que ce risque est augmenté. Cependant, avec le réchauffement climatique, la maturité des graminées peut être plus précoce.

Au Mans, à la clinique vétérinaire de Ponlieue, on rencontre aujourd’hui ces soucis, du mois de mai au mois de septembre.

Comment savoir si mon animal a un épillet ?

La forme, la petite taille et la nature rugueuse des épillets leur permettent de s’accrocher sur n’importe quelle partie du corps de votre animal. Les localisations les plus fréquentes et les plus embêtantes pour votre compagnon sont les suivantes :

  • Dans les oreilles : votre compagnon ressent tout à coup une douleur particulièrement importante, secoue la tête frénétiquement, peut tenir sa tête penchée, parfois même sera gêné pour marcher.
  • Dans le nez : une gêne à la respiration, ainsi que des quintes d’éternuements, parfois sanguinolents, peuvent évoquer la présence d’un épillet.
  • Dans les espaces interdigités (entre les doigts des pattes) : votre animal peut présenter une lésion rouge, violacée et gonflée pouvant provoquer une boiterie.
  • Dans l’œil : rougeur, gonflement et écoulement peuvent supposer la présence d’un épillet.

 

Au Mans, l’équipe de la clinique vétérinaire de Pontlieue en a même retiré dans des vulves et des pénis !

Un épillet, est-ce une urgence ?

Selon sa localisation, un épillet peut se révéler extrêmement douloureux pour votre animal prenant de fait un caractère urgent.
Cependant, si la douleur n’est pas trop intense, ce n’est pas une urgence absolue. La prise en charge ne doit cependant pas être différée trop longtemps, car l’épillet peut migrer plus profondément et occasionner des lésions plus sévères.

Par le nez, il peut se déplacer vers les voies respiratoires plus profondes (poumons, bronches) et être à l’origine de pneumonies ou pleurésies.
Par les yeux, il peut blesser la cornée, provoquer une ulcération et l’animal peut perdre son œil.
Par les oreilles, c’est le conduit auditif qui est touché et une inflammation (otite) peut être occasionnée, pouvant aller jusqu’à léser le tympan.
Pour ce qui est des voies génitales, l’épillet occasionne des vaginites chez la femelle.

Il convient donc dans tous les cas de ne pas laisser traîner les choses…

Quels soins vétérinaires interviennent dans la gestion des épillets ?

Bien qu’apparemment banal, nous considérons qu’un épillet n’est jamais simple.
Si pour certaines localisations sa gestion peut sembler facile et rapide, pour bon nombre d’entre elle l’extraction d’un épillet peut se révéler très délicate. Du fait de la douleur, une anesthésie s’avère souvent nécessaire afin de retirer le corps étranger, même si celui-ci paraît “accessible” par des instruments conventionnels.

D’autres localisations moins évidentes, nécessiteront une chirurgie ou des examens plus approfondis comme une fibroscopie, une rhi-noscopie ou un scanner afin de traiter correctement le tracas.

Nutsy : un exemple classique

L’épillet a pénétré dans ses narines lors de la balade, alors qu’elle profitait des bonnes odeurs de la nature ! Heureusement grâce à la vigilance de ses maîtres, elle a été amenée rapidement à la clinique vétérinaire de Pontlieue, où l’équipe a pu la prendre en charge. Sous anesthésie, le fautif a été extrait et la douleur a été gérée par voie médicale.
Après, une nuit d’hospitalisation, Nutsy a pu retrouver les siens.

Comment puis-je éviter le souci des épillets à mon animal ?

La première chose est d’éviter les zones les plus à risque.  Dans les jardins, bien tondre les herbes hautes et ramasser les restes de tonte. Lors des balades, éviter les herbes hautes, ne pas le laisser vadrouiller dans les champs.

Le second conseil que l’on peut donner consiste à procéder à une tonte de votre animal afin de limiter les poils les plus propices à l’adhérence des épillets. On traitera ainsi les zones de poils denses, frisés ou long (entre les coussinets par exemple).

Enfin, une inspection systématique et scrupuleuse de votre compagnon après chaque retour de balade apparaît fondamental pour limiter le risque.
On peut aussi trouver, pour les protéger, des équipements bien conçus (bottines, caches-oreilles…).

Les beaux jours sont là, les balades aussi !

Avec un peu de vigilance, faisons en sorte que les soucis soient évités !
Et si hélas l’incident se produit …. nous sommes à vos cotés.